mercredi 3 novembre 2010

Google va offrir dans les semaines qui viennent 10 000 appareils équipés de son système «Google TV» à des développeurs qui créeront des applications optimisées pour cette nouvelle plateforme. Google, non content d'offrir la gratuité de ses API, va promouvoir ses nouveaux services par le don massif de matériel.

Et pourtant le plus intéressant dans l'histoire n'est pas la générosité du mammouth de l'internet, mais bien l'importance du potentiel que représente ce futur service. Tous les grands groupes de télévision l'ont d'ailleurs bien compris en réagissant très très négativement à l'écoute de ce projet. Youtube a tenté (plusieurs fois) de se lancer dans ce secteur, mais chaque fois sans succès réel. Le marché de la télévision représente 260 milliards d'€ en 2009 (estimation Idate), cela montre l'énormité de l'enjeu et l'énervement des acteurs en présence, et le fait que Goolgle ne s'arrête pas à quelques échecs.

Google doit surmonter au moins 3 obstacles (chacun très dur à escalader):
-les pays qui tous exigent de contrôler ce secteur. La France en particulier refuse qu'un nouveau opérateur de TV diffuse des programme sans contrôle, autant pour des raisons fiscales que des règles à respecter.
-les groupes de télévision actuellement en place, qui sont parfois internationaux mais surtout surpuissants; un TF1, un HBO, ou autre NBC possède un pouvoir difficile à contourner.
-les ayant droits de contenus vidéo qui préfèrent négocier avec des interlocuteurs habituels, plutôt que de laisser entrer le loup Google (ou autre Apple) dans la bergerie. Leur marge et leur tranquillité d'esprit est en jeu, et Internet leur fait peur.

De toute manière, Google aurait tort de ne pas tenter le coup, même si la ficelle est grosse. Google tente de faire croire qu'il s'agit de réaliser de petites applications pour la télévision, alors que la véritable finalité est de devenir un jour un groupe majeur de télévision. Steve Jobs tente le même coup actuellement en essayant de pirater la carte SIM du téléphone mobile pour s'affranchir des opérateurs mobiles locaux de la planète. Plus on est riche et puissant, plus grand est le culot. Il n'est pas certain que ces batailles finissent positivement pour Google et Apple, car les forces en présence (opérateurs mobiles & groupes de télévision) sont solidement ancrés dans des marchés difficiles à concurrencer. Le résultat de ces combats permettront peut-être de déterminer certaines limites du pseudo web 3.0.

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